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Gin

Le Gin, un alcool aux mille histoires

septembre 2020
Photo de Sam Hojati sur Unsplash

Fabriqué, entre autres, à base de baies de genièvre, comme nous vous l’expliquions ICI , le Gin est un alcool à la mode depuis de nombreuses années, notamment grâce au retour en grâce de son cocktail phare, le Gin Tonic (ou Ginto).

Mais le Gin est un alcool plus complexe qu’il n’y paraît, riche notamment d’une histoire mouvementée.

L’équipe de Vivant , toujours à la recherche d’alcools rares, bio et sans additifs, vous propose une immersion dans le passé pittoresque du Gin.

  • Par Adeline Lajoinie, rédactrice web.
  • Photo de Sam Hojati sur Unsplash

Pour commencer, le Gin, qu’est-ce que c’est ?

Avant de vous emmener dans les tréfonds des rues malfamées de l’Angleterre du 18ème siècle, penchons-nous sur la composition exacte des Gins actuels. 

Le Gin est un alcool qui résulte de la fermentation, puis de la distillation de grain (orge, maïs, blé, seigle),redistillé après macération de baies de genièvre et d’autres plantes aromatiques. “Traditionnellement”, le Genièvre, la Coriandre et l’Angélique sont les trois aromates obligatoires pour l’élaboration d’un Gin. La réglisse, les racines d’Iris, le Gingembre, les écorces d’oranges peuvent venir s’y ajouter. Le Dry Gin contient en outre des racines d’iris, de la coriandre, et de zestes de citrons et d’oranges.

Un Gin d’origine pharmaceutique, à la fois maure, italien et néerlandais

Tout commence (comme souvent dans l’histoire des alcools) par un processus chimique et médicinal. Le Gin est un alcool qui s’obtient par distillation. Un procédé inventé dans le monde arabe dans les années 1100 et qui arrive ensuite en Italie, grâce aux Maures installés en Sicile. Dès 1269, les moines bénédictins de Salerne utilisent ce procédé pour fabriquer l’alcool qui leur sert à dissoudre et conserver les plantes médicinales. On utilise le genièvre pour soigner les maux d’estomac, du foie et des reins. Et l’on trouve des traces d’élixirs à base de genièvre au 14ème siècle, dans toute l’Europe, pour prévenir la peste noire. 

Les Pays-Bas, mère-patrie du Gin

La plus ancienne recette de Gin daterait de 1495. Philip Duff, grand spécialiste de l’eau-de-vie de baies de genièvre, aurait retrouvé cette recette dans un manuscrit ayant appartenu à un riche marchand hollandais. Si des épices extrêmement rares pour l’époque entrent dans sa composition, le genièvre est déjà omniprésent. 

L’utilisation du genièvre comme plante médicinale se développe donc en Hollande où sa version alcoolisée, le “genever”, est vendue dans les pharmacies pour traiter les problèmes de digestion, de goutte et de calculs biliaires.

Mais le remède va dépasser les frontières des Pays-Bas grâce à… la guerre ! On en trouve des traces dans l’ouvrage “La bataille du Gin en Angleterre dans la première moitié du XVIIIe siècle” écrit par la professeure Suzy Halimi : «Quand les soldats anglais vont guerroyer en Hollande au XVIIe siècle, ils y découvrent une boisson nouvelle, mise au point par le professeur Sylvius de l’Université de Leyde. Il s’agit, à l’oriGine, d’un remède réputé agir sur les aigreurs d’estomac, soulager la goutte et les douleurs provoquées par les calculs biliaires. Cette eau-de-vie (aqua vitae) alcoolisée, obtenue par distillation d’orge, est alors aromatisée au jus de genièvre pour en atténuer le goût déplaisant, ce qui la rend plutôt flatteuse au palais.»

Les soldats anglais, envoyés par la reine Elizabeth I afin de contenir la révolte hollandaise protestante, découvrent donc ce Moutwjin qui procure, à ce que l’on dit, un grand courage aux hollandais. Ils vont très vite le rebaptiser “Dutch Courage” au cours de cette guerre de Quatre-Vingts Ans.

The “Mother’s Ruin” ou les ravages du Gin sur les anglais du 18ème siècle

Le commerce du “Genever”, de la Hollande vers l’Angleterre, bat son plein jusqu’en 1688, quand le roi d’Angleterre Guillaume III décide d’interdire l’importation d’eaux-de-vie étrangères et favorise la production nationale en permettant à chaque citoyen anglais de produire son propre Gin, imposant simultanément de lourdes taxes sur les spiritueux importés de l’étranger. Bénéficiant de taxes avantageuses, le Gin devient un alcool abordable et très populaire. Bien trop populaire ! Ces Gins produits  » artisanalement  » sont très nocifs pour la santé et provoquent des ravages au sein de la population.

Nous sommes en 1730, Londres recense environ 7.000 commerces vendant du Gin (sans compter les comptoirs illégaux) qui écoulent à travers la ville pas moins de 53 millions de litres par an… La “folie du Gin” ouGin Craze s’empare de Londres puis de toute l’Angleterre, notamment dans les classes ouvrières. Il faut dire que le Royaume-Uni est en pleine explosion industrielle et que la vie est compliquée pour les plus pauvres. Ce breuvage, souvent de très mauvaise qualité, dépasse les 40 degrés et fait oublier le quotidien. La boisson est rapidement surnommée The Mother’s Ruin (“la briseuse de familles”) et elle est tenue responsable de nombreux maux : la criminalité, la prostitution, la folie, un taux de mortalité plus élevé et la baisse du taux de natalité. 

Pour exemple, en 1734, on raconte l’histoire de cette femme nommée Judith Dufour qui retira son fils de deux ans de l’hospice, l’étrangla, jeta son corps dans un fossé et vendit les vêtements neufs de l’enfant pour acheter du Gin.

Un “Gin Act” pour réguler les méfaits du Gin

Pour enrayer l’épidémie, plusieurs lois sont adoptées, jusqu’au Gin Act, voté en 1741, qui  rend illégale la vente au détail de Gin sans la licence annuelle de 50 £. La conséquence fâcheuse est que de nombreuses distilleries clandestines voient le jour chez les particuliers. Et l’on vend, sous le manteau, du Gin aromatisé à la térébenthine ou à l’acide sulfurique. Heureusement, les prix s’effondrent et la consommation de ces mauvais alcools diminue. Mais cet épisode a marqué à vie les esprits anglais, qui, aujourd’hui encore, appellent Gin jointsles bars mal famés et utilisent l’expression Gin-soaked pour désigner les personnes ivres.

19ème siècle : apparition du Gin Tonic

Le cocktail le plus connu avec du Gin, le Gin Tonic, tire lui aussi son origine d’une histoire de médecine. Au début du 19ème siècle, l’on découvre la quinine, présente dans de nombreuses boissons toniques et ses bienfaits pour lutter contre la malaria et le paludisme. Dissoute dans de l’eau gazeuse, la quinine a cependant toujours un goût très amer. C’est pour masquer cette amertume que les marins des colonies britanniques décident de le mélanger au Gin. 

Depuis, le Gin a connu des hauts et des bas. Considéré comme un peu “ringard” dans les années 80, il fait son grand retour dans les années 2000. C’est désormais un alcool de qualité, plébiscité aux terrasses des plus grands cafés. 

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